
“Se raconter sans se dévoiler” – expo Avril/Mai
vendredi 04/04 : 18 h 00 min - 21 h 00 min
prix libre
Les bénévoles du Sillon Lauzé auront le plaisir de vous présenter l’exposition Se raconter sans se dévoiler, au café associatif et culturel de Marvejols, du vendredi 04 avril jusqu’à la fin du mois de Mai 2025. Ces photographies et ces textes ont été conçus et réalisés au sein de la permanence « Aux féminins pluri’ELLES » de l’association AIDES par des femmes (ex) consommatrices de produits psycho-actifs. Puisque se dévoiler les exposeraient à des condamnations pénales et sociales, elles ont choisi de se raconter en exprimant leurs vécus par le biais du média photographique et de l’écriture.
Droguées, camées, toxico au féminin … nous sommes souvent perçues comme des femmes à la rue, incarcérées, des folles à lier, des femmes oppressées, des mauvaises mères, des prostituées, des dégénérées, de pauvres femmes.
Une double stigmatisation affuble les femmes consommatrices de drogues. Car dans nos sociétés où une femme doit être féminine, une bonne mère, une ménagère, une femme d’affaire, consommer des drogues est intenable. La loi du 31 décembre 1970, prohibant la consommation de stupéfiants, nous condamne à être incarcérées, hospitalisées, licenciées ou à perdre la garde de nos enfants.
Alors pour la plupart nous nous taisons, nous nous camouflons, nous avons appris l’art d’être des caméléons… paraître normales en société et cacher nos pratiques trop stigmatisées. Nous avons peur du regard social qui nous fait éprouver de la culpabilité. Nous mettons le plus de temps possible à nous dévoiler, nous faire soigner, nous faire aider…
Nous voudrions ne plus culpabiliser, sortir de notre isolement, retrouver une estime de soi, une image positive de nous-mêmes, pouvoir exister sans être reliées uniquement à un parcours qui nous a certes construites mais qui nous pré-définit par des représentations sociales très fortes.
Nous voudrions ne plus subir – ou ne plus avoir peur de subir – des discriminations parce que nous avons été identifiées comme « toxicomanes ».
Nous voudrions pouvoir dire ce que nous voulons de notre parcours sans avoir peur de votre jugement ou peur d’être punies, enfermées, rejetées, de ne plus être soignées.
C’est pourquoi nous nous sommes armées de stylos et d’ « objectifs photos », pour nous dévoiler. Peut être que ce que nous décrivons ou montrons concourra à cette fameuse image sociale que nous dénonçons par ailleurs. Qui que l’on soit, et peut être encore plus, nous, consommatrices de drogues, fréquentant un CAARUD*, il est très difficile de sortir d’un prisme social dans lequel on est enfermé. Mais l’objectif de notre démarche est surtout de montrer à d’autres femmes, d’autres individus que nous pouvons aussi leur ressembler, ressentir, revêtir les mêmes choses. Nous relier autant que nous délier en faisant connaître notre quotidien, nos paroles inaudibles, car beaucoup parlent en notre nom.
Nous imaginons ce vernissage comme un temps d’échanges sans jugement, ponctué de lectures des textes par certaines de leurs autrices et d’autres lectrices. Ces textes et les photographies présentées ont également été déclinés en une vidéo de vingt minutes que vous pourrez visionner en accès libre dans l’enceinte de l’exposition. Enfin, le vernissage sera suivi par un concert du groupe toulousain La Mine, à 21h00, dans un style que ses musicien.ne.s qualifient de “melting punk electro”.
Ouverture à 18h00. Vernissage en accès libre jusqu’à 21h00.
Adhésion nécessaire pour pouvoir consommer au bar :
10€ pour 1 an avec un verre offert ou 5€ pour 1 mois.
(Tarif étudiant : 5€ pour 1 an avec un justificatif.)