Ex Fulgur + Mistress Bomb H (post punk / electro noise)

Absurde, bancal et cérébral, minimal et dansant, leur premier album « Noires sont les galaxies » se donne à entendre et à voir sur scène comme une coulée de lave sur la banquise…

C’est “par la foudre” (Ex Fulgur, en latin) que se déchainent les courants post-punk et no-wave du volcan, avec juste ce qu’il faut de guitares noise griffées par Mistress Bomb H, tandis que la matière synthétique aux sonorités tordues sort des machines de Saïtam pour accompagner les incantations nébuleuses d’Odilon Violet…

Une musique sombre et filandreuse en somme, dotée d’une rythmique implacable sur laquelle sont couchés des textes en français, d’inspiration bien souvent littéraire.

“Le son est dingue, la nuit. Clinquant, isolé, pur.”

Hélicoptère, grenades assourdissantes, ambiances de guérilla, tout est bon pour Mistress Bomb H qui a pioché dans les bruits quotidiens de sa ville, Rennes, l’inspiration et la matière première de son album I’m Girl and I’m Proud.

“Je m’en suis servie pour affirmer mon point de vue de femme. Pas de verbiage, il fallait que ce soit juste percutant pour que n’importe qui puisse s’approprier le truc ou pas. J’ai voulu ça langoureux, moite et sexy, pour mieux me foutre de la gueule de ceux qui nous cantonnent à ça. Et puis parce que j’aime bien que ça bouge comme ça. Mes émotions guident mon tempo.”

À sa manière, elle rend hommage à deux militants des droits civiques qui savaient remuer et faire remuer en écoutant leurs pouls : Muhammad «Cassius Clay» Ali et la puissance de ses mots lors de son Rumble in the Jungle de Kinshasa face à George Foreman. Et bien sûr James Brown pour son «Say it loud: I’m black and I’m proud».

“À ce propos, ajoute-t-elle, je n’ai pas oublié le «a» devant «girl» dans le titre «Say it loud: I’m girl and I’mproud». Je ne nomme pas, j’adjective. Normalement si vous avez lu jusque là, vous aurez compris. Si ces deux-là ne sont pas des modèles de tolérance, ils restent à jamais des modèles de visibilisation.“